Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cinq graves accidents de chasse en Normandie : la formation est-elle assez rigoureuse ?

Publié le par 2012nouvelmorguemondial

Depuis l’ouverture de la saison de la chasse, du 1er septembre 2016 au 28 février 2017, cinq graves accidents de chasse ont eu lieu en Normandie, dans les départements de l’Eure, de Seine-Maritime et dans le Calvados.

Cinq graves accidents de chasse en Normandie depuis septembre 2016
Le 30 octobre 2016, un homme d’une cinquantaine d’années est décédé d’un ricochet de balle, dans la forêt de Caudebec-en-Caux. Le 20 novembre 2016, un homme de Seine-Maritime a été grièvement blessé à la tête dans l’Oise. Samedi 26 novembre 2016, un adolescent de 16 ans et un homme de 68 ans ont perdu la vie dans deux accidents mortels distincts dans la forêt de La Londe et à Perriers-sur-Andelle (Eure). Enfin, dimanche 8 janvier 2017,
un homme a été grièvement blessé par balle au cours d’une battue au sanglier, au Détroit (Calvados). Il est décédé des suites de ses blessures, lundi 9 janvier 2017.

Ces accidents, où quatre hommes ont perdu la vie, posent question. Les chasseurs sont-ils suffisamment sensibilisés aux risques de la chasse ? Les formations théoriques et pratiques pour passer le permis de chasse sont-elles adaptées aux risques encourus ? Le point avec le directeur de la Fédération départementale des chasseurs du Calvados, Benoit Démoulins.

« Le permis de chasse, plus dur que le bac »

Sur les 400 candidats qui ont passé le permis de chasse en 2016, dans le Calvados, 32% d’entre eux n’ont pas réussi à l’avoir. « Si on regarde les statistiques, c’est plus dur d’avoir son permis de chasse que son bac ! », assure Benoit Démoulins.

Dans le Calvados, comme partout en France, les candidats, âgés de 16 ans minimum et autorisés à la pratique de la chasse par un certificat médical, doivent passer une formation théorique et pratique. L’épreuve pratique, noté sur 21 points, se déroule à Chouain, près de Bayeux. C’est un inspecteur du ministère de l’Environnement qui fait passer l’épreuve.

Pendant quatre heures, dans quatre ateliers différents, l’apprenti chasseur doit démontrer qu’il sait utiliser une arme sans danger. Il y a un parcours de chasse simulé avec un tir à blanc, une épreuve de tir réel à canons basculants ou semi-automatiques, une épreuve de tir à l’arme rayée sur sanglier courant et le rangement d’une arme de chasse dans un véhicule.

Le but est de bien appréhender le maniement de son arme, précise Benoit Démoulins. C’est une mise en situation du futur chasseur par rapport à son environnement. Quelqu’un qui n’est pas suffisamment calme ou une personne qui est trop nerveuse le loupe systématiquement.
Une question éliminatoire sur la sécurité

Après cet examen pratique, le futur chasseur doit passer une épreuve théorique de deux heures, notée sur dix points. Les questions portent sur les espèces protégées, les espèces chassables, les lois et règlements concernant la police de la chasse et la protection de la nature, la connaissance des armes et des munitions… Parmi ces dix questions, une question éliminatoire porte sur la sécurité.

Sur un film, un peu comme au code de la route, le candidat doit analyser des situations et estimer si le chasseur a un bon comportement ou non, précise le directeur de la Fédération départementale des chasseurs du Calvados. On peut, par exemple, voir un chasseur qui tient son fusil à l’horizontale, un autre qui saute un fossé, avec une arme chargée…

Pour réussir l’examen, entre l’épreuve théorique et pratique, le candidat doit obtenir au minimum 25 points sur 31. Et il ne doit pas avoir été sanctionné pour un comportement dangereux aux exercices pratiques ou pour une réponse incorrecte à la question éliminatoire sur la sécurité.

Aucun rappel obligatoire

Pour Benoit Démoulins, l’examen est « relativement difficile » à avoir, d’autant plus que lorsque le candidat rate un module, il est obligé de tout repasser. « L’examen s’est énormément corsé ces dernières années, notamment sur la sécurité. Il est à la hauteur des risques de la pratique », continue le directeur de la fédération calvadosienne.

Une fois le permis de chasse obtenu, le chasseur l’a pour la vie. Aucun rappel n’est obligatoire. Cependant, la Fédération départementale des chasseurs du Calvados propose des formations sur la sécurité, à la demande. « De plus en plus de groupes de chasseurs nous les demandent », assure Benoit Démoulins.

Des accidents entre chasseurs

Benoit Démoulins rappelle que les accidents de chasse ont souvent lieu entre chasseurs, « ce sont des auto-accidents », des « maladresses » ou des « accidents de manipulation ».

« On compte un ou deux accidents par saison. Mais jusqu’à présent, nous n’avions pas eu d’accidents graves sur notre secteur. Il faut redoubler de vigilance », conclut-il.

pour l'image plus grande http://www.normandie-actu.fr/cinq-graves-accidents-chasse-normandie-formation-chasseurs-assez-rigoureuse-point_250082/