Tauromachie. Le Parlement européen demande l'interdiction de financements
Le Parlement européen a demandé mercredi qu'aucun financement européen ne puisse bénéficier à des élevages de taureaux destinés à la tauromachie.
« Ni les crédits de la PAC (Politique agricole commune) ni aucun crédit inscrit au budget de doivent être utilisés pour le financement d'activités de tauromachie avec mise à mort », ont demandé les eurodéputés, dans un amendement (438 voix pour, 199 contre, 50 abstentions) à la position du Parlement sur le budget 2016 de l'UE.
« Il n'y a aucun financement européen pour la tauromachie », a précisé une source à la Commission européenne, rappelant que, depuis 2003, les subventions « reçues par les agriculteurs ne sont plus liées à ce qu'ils produisent et aux quantités produites, mais sont soumises au respect de standards » liés à l'environnement ou au bien-être animal.
La tauromachie est « hors du champ » de compétence législatif de la Commission, qui « n'a aucune compétence pour prendre des initiatives » en la matière, a ajouté cette source.
Un amendement introduit par les VertsCette demande, comme la totalité de la position budgétaire du Parlement, doit désormais faire l'objet d'une négociation avec le Conseil de l'UE (qui représente les Etats membres), dans le cadre de la conciliation qui va s'engager pour l'adoption du budget 2016.
L'amendement adopté mercredi, introduit par les Verts, n'est pas le premier voté par le Parlement dans ce sens, « mais c'est la première fois que cette demande est intégrée dans le corpus » de la position budgétaire de l'assemblée, a dit Michael Schmitt, conseiller politique des Verts au Parlement européen.
Les associations anti-corrida satisfaitesL'association de défense des animaux Humane Society International a salué le vote des eurodéputés, perçu comme « un signal clair à la Commission européenne ». « Même si l'UE ne peut pas légiférer pour interdire la tauromachie, elle peut arrêter d'accorder des subventions aux éleveurs de taureaux », a-t-elle estimé dans un communiqué.
La Fondation Brigitte Bardot, de l'ancienne actrice française engagée dans la défense des animaux, a salué une « victoire historique ». « La décision prise aujourd'hui par le Parlement européen pourrait porter l'estocade à cette barbarie, c'est notre espoir, notre combat », a dit son porte-parole Christophe Marie dans un communiqué.