[FRANC MACONNERIE -NOUVEL ORDRE MONDIAL] EXCLUSIF le discours complet de Inna Shevchenko lauréate du grand Prix international de la Laïcité le 14 novembre 2017 (video fr)
Honorée parce qu’il célèbre les libertés de conscience et d’expression, aujourd’hui gravement menacées par des extrémistes religieux, pour qui il est plus facile de tuer que d’accepter une opinion différente.
Honorée d’être ici entourée de ceux qui résistent aux communautaristes qui ont lâchement abandonné l’universalisme, et qui au lieu de se faire porte-voix de l’humanisme sont devenu des relais de l’islamisme. Nos valeurs sont plus fortes que celles de l’extrême droite xénophobe qui combat la diversité et rejette les minorités. Ils tentent tous de faire taire nos voix progressistes et notre combat devient encore plus difficile aujourd’hui. Ils essaient de nous enterrer, mais ils ne savent pas que nous sommes des graines. Nous sommes des millions et devrions être plus nombreuses encore.
Mais recevoir ce prix me met également un peu mal à l’aise. En tant que militante féministe, je suis plus habituée à être arrêtée, attaquée et accusée, car parler avec une voix de femme est toujours considéré comme un acte radical. Je connais la torture, j’ai survécu à un attentat terroriste, je suis plus familière aux peines d’une vie en exil qu’à de tels honneurs. Le combat que je mène est difficile mais je n’ai jamais été seule. Ce prix je veux le dédier et le partager avec l’ensemble du mouvement FEMEN, ce groupe que je définis comme un groupe de femmes qui tentent de changer le monde sans demander la permission. Je transmets ce prix à chaque activiste, chaque femen d’hier, d’aujourd’hui ou de demain. Il n’y a rien dont je sois plus fière que d’assister à la transformation d’une femme en amazone moderne, ce que vous êtes. Je suis fière de notre contribution commune à la plus longue de toutes les révolutions : la révolution des femmes.
Je veux partager ce prix notamment avec l’une de ces amazones, Pauline Hillier, avec qui j’ai écrit un livre intitulé Anatomie de l’oppression pour dénoncer et s’opposer à l’oppression religieuse et célébrer toutes les femmes. Je salue également tous ceux qui soutiennent et aident le mouvement ici en France. Vous êtes si précieux.
Ce prix va bien au-delà de moi, et du mouvement FEMEN, il va à toutes les femmes, aux héroïnes célèbres ou anonymes, qui s’opposent aux institutions patriarcales, y compris religieuses.
Parce que la laïcité est aussi un combat de femmes. Les droits des femmes peuvent progresser là où les libertés de conscience et de choix sont garanties. La laïcité et le féminisme visent à libérer les femmes et les hommes du dictat d’une autorité supérieure, les deux rejettent les règles imposées par la force sur la vie des individus. Les deux propagent la solidarité et l’égalité dans la société.
Un des principaux ennemis de la liberté des femmes est l’extrémisme religieux fondé sur des dogmes patriarcaux. Aux quatre coins du monde, ils tentent de pénétrer nos corps avec leurs normes patriarcales. Tous les jours, des paroles prononcées au Vatican, à La Mecque, à Jérusalem soulignent l’infériorité des femmes. Tous les jours, des femmes sont menacées parce qu’elles conduisent une voiture en Arabie Saoudite, enlèvent leur hijab en Iran, vont à l’école au Pakistan, avortent en Pologne, demandent le divorce en Israël, parce qu’elles changent leurs croyances ou tombent simplement amoureuses de quelqu’un ... Et parce que cette guerre menée contre les droits des femmes est universelle, la lutte féministe doit elle aussi être universelle. La laïcité et la liberté d’expression sont des prérequis à l’autonomisation des femmes et leur libération.
La libération de la parole des femmes que nous observons avec fascination ces dernières semaines n’est possible que dans une société laïque où les institutions religieuses n’ont pas de pouvoir politique et où les responsables religieux n’ont pas d’immunité. La laïcité permet une parole libérée, qui est l’élément définissant notre nature humaine, le noyau des droits de l’homme, la base de la liberté. Et je parle bien ici d’une liberté de parole inconditionnelle, qui rejette la "liberté de ne pas être offensé ou moqué". Les religions veulent les femmes silencieuses et discrètes, la laïcité et le féminisme oeuvrent pour que leurs voix soient au contraire entendues.
Mesdames, mes sœurs, mes camarades ne restez jamais silencieuses ! Le silence est une peine de mort pour nos personnalités et nos rêves. En exerçant notre liberté de parole, nous prenons le pouvoir de rejeter l’injustice du passé, de changer le statu quo, de créer une société juste pour toutes et tous. J’appelle à se rassembler et à défier les idées religieuses patriarcales, pas la foi ni la spiritualité mais bien les dogmes, les règles et les traditions créées pour imposer et maintenir une autorité masculine liberticide.
Ne tombons pas dans le piège créé par les populistes ou les xénophobes, rejetons leur tentative de diviser la société. Nos alliés sont aussi parmi les croyants laïques, qui proposent de réinterpréter les dogmes, parce que la « révision » peut aussi conduire à la « révolution ». Le désordre actuel créée par les populistes est l’occasion de se réunir. La peur généralisée des uns et des autres est l’occasion de développer une confiance mutuelle. Les murs nouvellement construits sont l’occasion d’ouvrir plus de portes. Les voix populistes qui s’expriment en notre nom sont l’occasion de reprendre nos propres voix et de défendre l’universalisme et l’égalité pour tous.
Pour nos voix humanistes soient plus fortes que leurs voix populistes, plus fortes que leurs discours communautaristes lâches, plus fortes que leurs menaces, plus fortes que leurs kalachnikovs !
Je continuerai le combat jusqu’à ce que les fanatiques religieux, les sexistes et les mysogines nourris par les dogmes monothéistes ne se mettent plus à genoux pour prier, mais pour demander pardon aux femmes qu’ils ont un jour fait souffrir.
Féministes, laïques, humanistes, le moment est venu, soyons des rebelles et plus des esclaves.
Laïcité. La Femen ukrainienne Inna Shevchenko était reçue le 14 novembre dernier par Anne Hidalgo à l'Hôtel de Ville de Paris afin de recevoir le “grand prix international” de la laïcité. Il serait intéressant de demander à la Femen Inna Shevchenko une définition précise de la “laïcité”. Il serait passionnant de lire cette réponse aux membres du jury du Grand Prix National du Comité Laïcité République, et de guetter leurs réactions. Au moins les choses seraient claires.
Le 14 novembre dernier, la jeune Ukrainienne recevait le “grand prix international » de la laïcité lors d’une cérémonie présidée par l’ancien Grand Maître du GODF Patrick Kessel, dans le Grand Salon de l’Hôtel de Ville de Paris. Tout cela en présence du maire de la ville Anne Hidalgo, et des deux anciens ministres Manuel Valls et Jean-Pierre Chevènement. Les invités étaient également reçus par Patrick Klugman, adjoint à la Mairie de Paris et… avocat des Femen !
La laïcité donc. Mais quel rapport avec des femmes, une en l’occurence, qui met un point d’honneur à s’exposer seins nus à l’intérieur des églises ? Il y a là l’essentiel de leurs actions d’éclats, entre deux apparitions au sein d’une manifestation. Parce que soyons clairs, le combat des Femen se concentre contre la religion catholique en actes, et vise parfois la religion musulmane, timidement et en paroles. Inna Shevchenko a répondu en se déclarant honorée de recevoir un prix qui “célèbre les libertés de conscience et d’expression, aujourd’hui gravement menacées par des extrémistes religieux, pour qui il est plus facile de tuer que d’accepter une opinion différente.” Sauf qu’encore une fois, les courageuses Femen ont été aperçues en train de scier une Croix à Kiev, mimant un avortement sur l’autel d’une église parisienne, gazant des familles défilant pour s’opposer à la légalisation du mariage homosexuel, tapant sur des cloches à l’intérieur de Notre-Dame de Paris (acte condamné le jour même par une très grande partie de la classe politique aujourd’hui bien silencieuse, et par Manuel Valls lui-même, présent pour cette remise de prix!), insultant le pape… On ne saisit pas directement le rapport avec un extrémisme religieux qui tuerait. Il y a en a bien un, pourtant, c’est vrai. Visé une fois, soyons honnêtes, par un tweet… rapidement retiré ! Mais ce 14 novembre, n’écoutant que son courage, Inna Shevchenko a fini par évoquer l’“islamisme” (notons que la distinction entre islam et islamisme est faite alors que le catholicisme n’est qu’un bloc rétrograde à abattre). Pour mieux s’empresser d’accabler ensuite “les populistes” tout au long de son discours sans que les liens ne soient établis, et pour cause.
“Ils essaient de nous enterrer, mais ils ne savent pas que nous sommes des graines”, a également déclaré la jeune femme, ignorant sans doute qu’elle paraphrasait… l’Evangile. Caprice d’une mauvaise gagnante pour reprendre le bon mot d’Alain Finkielkraut. Car qui peut croire aujourd’hui que le “droit des femmes” - qui sert à défendre un bloc de revendications incomparables - soit aujourd’hui “enterré” alors que leur porte-parole la plus agressive et la plus radicale est décorée dans les salons de la Mairie de Paris ?
Là encore Inna Shevchenko anticipe en se disant “plus habituée à être arrêtée, attaquée et accusée” que décorée. Certes, sauf qu'elle a été arrêtée et portée devant des tribunaux - bien souvent miséricordieux - pour le trouble à l’ordre public qu’elle génère, certainement pas pour les idées qu’elle défend.
Enfin, une description de la laïcité : “parce que la laïcité est aussi un combat de femmes. Les droits des femmes peuvent progresser là où les libertés de conscience et de choix sont garanties”. Faut-il lui rappeler que les libertés de conscience et de choix doivent, dès lors, également être garantis à ceux qui pensent différemment ? Ceux qui ont la foi, au hasard. Faut-il insister pour dire qu’il est incroyablement totalitaire d’imposer avec fracas sa hargne au coeur d’une église dans laquelle les catholiques sont encore libres de s’opposer pacifiquement à des décisions politiques par essence discutables ?
Inna Shevchenko poursuit : “La laïcité et le féminisme visent à libérer les femmes et les hommes du dictat d’une autorité supérieure, les deux rejettent les règles imposées par la force sur la vie des individus.” Quel est le rapport ? Une fois de plus, les “individus” sont comme elles des adultes et choisissent - précisément - de se rendre dans une église ou de participer à une manifestation. C’est leur droit le plus strict et la laïcité n’a jamais eu aucune légitimité pour l’empêcher. “La laïcité et le féminisme propagent la solidarité et l’égalité dans la société”, a-t-elle encore ajouté. Mais pendant qu’elle insulte le pape au coeur d’une cathédrale, l’Eglise s’illustre partout dans le monde à travers des écoles, des orphelinats, des centres médicaux, des distributions de nourriture et de biens… C’est ça aussi la réalité de l’Eglise. Quelle est celle du mouvement des Femen, concrètement, puisqu’on discute solidarité et égalité ?
Au terme d’un discours militant dans lequel la laïcité s’est transformée -comme souvent- en arme de combat anti-religieux, Inna Shevchenko conclut : “Je continuerai le combat jusqu’à ce que les fanatiques religieux, les sexistes et les mysogines nourris par les dogmes monothéistes ne se mettent plus à genoux pour prier, mais pour demander pardon aux femmes qu’ils ont un jour fait souffrir.” Nombreux sont ceux qui ont essayé, dans l’Histoire, d’empêcher la prière. Aucun n’y est parvenu malgré des méthodes parfois peu recommandables. Et les chrétiens sont encore là, à genoux pour certains, chaque matin en effet, et parfois même devant une femme qu’ils ont le culot d’appeler la mère de Dieu. Tout n’est pas si simple décidément…
Anne Hidalgo a finalement salué “une belle personnalité laïque qui défend les droits et l’émancipation des femmes”, tandis que le président du CLR s’est senti obligé de préciser “nous sommes anticlérical, mais pas anti-religieux”. La première partie de la phrase a le mérite de l’honnêteté, la seconde est peu crédible devant le pedigree de la lauréate ukrainienne.
Que des militants s’acharnent contre le religieux, c’est courant. Que la Mairie de Paris ouvre ses portes pour les récompenser est un message : celui de l’adoption d’une laïcité particulièrement agressive.
L’Eglise accepte, et depuis fort longtemps en France, de ne pas attribuer à Dieu ce qui est à César. La République d’Anne Hidalgo ou de Manuel Valls, elle, récompense ceux qui tentent d’imposer les lubies de César au coeur du temple de Dieu. On se demande qui “menace” qui.
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Conformément au sens de l'art du code pénal , il ne peut être considéré comme diffamatoire (art. 34 de la loi du 29 juillet 1881).
En conséquence, sa censure serait assimilable à entrave à la liberté d'expression (L431-1 du code pénal)