Lorraine : le prêtre qui abusait des petits chanteurs de la chorale évincé

Un prête qui avait exercé à Bar-le-Duc (Meuse) avant d’être envoyé à la Réunion par l’Eglise pour des faits d’agressions sexuelles sur des enfants, il a enfin été évincé par le Vatican. La hiérarchie aura mis de longues années avant d’écarter définitivement un homme aux pratiques très controversées.

«Enfin !» soufflent des proches des familles des enfants abusés par ce prêtre, Jean-Marie Vincent avait été condamné à cinq ans de prison en 2000 à Nancy. Le prête qui est désormais révoqué de l’Eglise et renvoyé à l’état du statut laïc avait été poursuivi en justice pour avoir abusé dès 1997 de plusieurs enfants inscrits à la chorale de Bar-le-Duc qu’il dirigeait. L’homme de religion – aux pratiques peu catholiques – avait été condamné, en première instance, par le tribunal de Bar-le-Duc en 1999 à deux ans de prison pour agressions et atteintes sexuelles sur mineurs de moins de quinze ans par personne ayant autorité. Une peine alourdie à cinq ans dont quatre ferme, en appel, à Nancy en mars 2000.

En 2003, il avait été envoyé à la Réunion alors qu’il venait d’être libéré sous contrôle judiciaire. Une  installation – alors que son passé a été connu très tardivement - qui a fait scandale alors que l’Ile est frappée par plusieurs scandales pédophiles dans les rangs de l’Eglise. En 2005, son contrôle judiciaire s’arrête et il peut de nouveau être en contact avec des enfants. Mais sa présence fait toujours polémique alors que Saint-Denis est connue pour être une ville où la population est très jeune. Tous les jours, il y croise des centaines d’enfants. Sauf que le scandale n’éclate qu’en 2013, soit dix ans après son arrivée sur l’île, quand la presse locale dévoile son passé judiciaire.

Révoqué après une condamnation et des années de scandale

A Bar-le-Duc, où il était directeur de la chorale, il a été condamné pour avoir organisé «des douches collectives », avec «savonnage et essuyage» des enfants, et de s’être livré à des «caresses, massages jusqu’à l’entrejambe». Pour le prête, son comportement respectait la loi. En 2013 alors que le scandale éclate, il assure qu’il est «venu en accord avec la justice de Nancy et de l’Île. Les parquets étaient au courant et les deux juges d’application des peines aussi. J’ai été suivi par un psychiatre et un psychologue et j’ai appliqué mon contrôle judiciaire avec les restrictions du jugement». A la presse, il affirmait être «prêtre accueilli et toujours membre du diocèse de Verdun. L’évêque m’a confié d’abord une mission à l’aumônerie de l’hôpital sans accès au service pédiatrie». «Durant les premières années, je n’avais pas de contact avec les enfants, je ne faisais pas le catéchisme» s’était-il défendu.

Dans un communiqué, l’Eglise confirme l’arrêt des fonctions de Jean-Marie Vincent. «Le diocèse de Verdun prend acte de la décision du Vatican concernant un prêtre du diocèse. J’ai reçu courant mai une lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui stipule que, suite aux événements passés, Jean-Marie Vincent est +relevé +de toutes les obligations liées à l’ordination sacrée en même temps que les vœux de célibat. Par ce fait même, il perd les droits propres au statut clérical (…) Cela n’a pas été facile, ni pour lui, ni pour moi. C’est une épreuve pour nous tous chrétiens, épreuve à porter dans la prière et l’entraide fraternelle» peut-on lire dans ce même communiqué. L’ex-prêtre de Bar-le-Duc aujourd’hui âgé de 79 ans a célébré sa dernière messe le 13 juin dernier à La Réunion.

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