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Polémique : des zadistes vont-ils investir Côte-ouest à Vias dans l'hérault ?

Publié le par 2012

L 'État a prévu de recréer un cordon dunaire et une plage sur toute la longueur pour un montant de 25 millions d'euros. Mais ce chantier ne se fera pas sans le recul des habitants et des gérants de campings qui devront céder entre 30 m et 70 m en profondeur de leur propriété. Les riverains sont mobilisés !

"Nous sommes en capacité de mobiliser une centaine de personnes en quelques jours pour arrêter le lancement de ces travaux", affirme Hugues, militant écologiste qui se dit installé sur la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes.

 

Les travaux dont parle Hugues, concernent la commune de Vias, sur la côte ouest, où 3,5 km de plage ont été emportés par la mer. L'État a prévu de recréer un cordon dunaire et une plage sur toute la longueur pour un montant de 25 millions d'euros. Mais ce chantier ne se fera pas sans le recul des habitants et des gérants de campings qui devront céder entre 30 m et 70 m en profondeur de leur propriété.

"Nous ne supportons plus cette logique de l'État"

Autant dire que, sur Côte-ouest, ça grince des dents ! "Nous ne supportons plus cette logique de l'État qui consiste à dépenser de l'argent sur des projets inutiles, reprend Hugues. Nous ne connaissons pas très bien le dossier de Vias, mais ce que nous avons compris, c'est que l'État veut détruire une zone Natura 2000 pour recréer une plage alors que rien n'indique que ces travaux tiendront sur du long terme. De plus, nous avons le sentiment qu'en arrière-plan, il y a un projet caché de lutte contre la cabanisation. Beaucoup de propriétaires ont acheté là des terrains, s'y sont installés. On a laissé faire durant des années et, aujourd'hui, nous pensons que l'on souhaite les expulser. Ces travaux ne sont peut-être qu'un prétexte."

Depuis le dernier coup de mer du 29 novembre, les membres de l'association Adeihv, créée il y a un an pour défendre les intérêts des résidents, ruent dans les brancards. D'autant qu'ils se sont aperçus qu'une consultation publique, concernant le recul du trait de côte, avait été lancée en catimini sur le site de la préfecture de Région.

"De qui se moque-t-on ?"

Hélios Sotomayor, le président de l'Adeihv, est remonté comme une pendule : "Dans l'urgence, la toute puissance publique, tente un passage en force en imposant une nouvelle consultation publique, qui se termine le 17 décembre. C'est une méthode agressive sans information, sans communication auprès des citoyens pour la consultation d'un rapport de 400 pages, téléchargeable via un site et les avis à donner par voie électronique. De qui se moque-t-on ? Des propositions alternatives de l'Adeihv ont été faites. Elles sont connues de tous. Nous continuerons par le dialogue et des actions à venir, à espérer que le bon sens l'emporte, que la côte ouest de Vias et son littoral soit protégés et aménagés, comme il se doit."

Et pour ce qui est des actions, les membres de l'Adeihv ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont consulté à tout va.

Ils ont obtenu samedi dernier un entretien avec José Bové, député Européen, ancien leader de la confédération paysanne. Ce dernier leur a promis son soutien. Il transmettra le dossier de Côte-ouest à des experts du parlement Européen pour comprendre ce qui se passe dans l'Hérault. "Je reviens vers vous dès que je sais exactement ce qu'il se passe", a-t-il affirmé au téléphone.

Pour les riverains, comme les propriétaires de campings, il n'est plus question là de politique publique d'aménagement du territoire, mais bien au contraire de toute mettre en œuvre pour sauver des biens privés et des personnes. Ils ont donc pris d'autres contacts. Semble-t-il tout aussi positifs.

Jean-Baptiste Libouban, initiateur des faucheurs volontaires, fondateur de l'Arche, participant actif à la lutte de défense du Larzac mais aussi présent sur le site du barrage de Sivens a confirmé : "Il n'est pas dans ma philosophie de mener des opérations violentes, mais je me déplacerai pour soutenir les habitants de Côte-ouest. Nous devons tous nous sentir concernés par notre société qui est en difficulté et dans laquelle nous avons l'impression que la délégation de vote que nous donnons aux élus sert à tout justifier. Je suis prêt à passer plusieurs jours sur le terrain pour expliquer aux médias ce qui se passe sur Vias."

L'État entend "redonner une plage digne de ce nom à la commune de Vias"

Ben Lefetey, initiateur du collectif de protection des zones humides du Testet, lui aussi très actif sur le site de Sivens est prêt à monter au créneau dès qu'il comprendra toute la mesure de ce projet. "Nous allons mobiliser tout notre réseau pour lutter contre ce projet inutile et coûteux. Nous partagerons notre expérience juridique, médiatique et de terrain pour aider au mieux ces habitants. Nous ne sommes pas des zadistes, mais ce qui se dessine sur ce secteur est, dans leur état d'esprit, vivre sans contrainte sur des espaces protégés. Cela peut les inciter à venir sur Vias. De notre côté, il faut être prudent et aller au fond du dossier."

L'État entend "redonner une plage digne de ce nom à la commune de Vias. Des évolutions ont abouti par rapport au projet initial." Des brises-lames comme le demandent le maire de Vias, Jordan Dartier, et les riverains, devraient être aussi installées pour sauver la plage et les habitants qui sont derrière.