[NOUVEL ORDRE MONDIAL] Pas-de-Calais:Contre l’avis des élus, les premiers migrants arriveront jeudi dans l’ancien EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)

Ils étaient deux pour, neuf contre. Ce mardi soir, la majorité des élus de Nédonchel s’est prononcée contre l’arrivée de migrants dans l’ancien EHPAD. Un avis consultatif seulement ; l’ouverture d’un centre d’accueil et d’examen des situations (CAES) aura bien lieu jeudi. Les réfugiés l’intégreront de manière progressive.
 

«  J’aurais très bien pu par courrier vous informer des intentions de l’État pour votre commune.  » Au lieu de ça mardi soir, Marc Del Grande a fait le déplacement jusqu’à Nédonchel, quitte à se faire conspuer, pour tenter l’apaisement auprès des habitants de Nédonchel et des villages alentour. Ils sont alors une quarantaine massée dans la salle de conseil exiguë, presque autant dehors à tendre l’oreille, non pas que le doute plane encore : il y aura bien ouverture d’un CAES jeudi dans l’ancien EHPAD de la commune, rue Principale. Les migrants volontaires y seront accueillis progressivement pour atteindre une capacité moyenne de 60 places. Ils y resteront une quinzaine de jours chacun, le temps d’examiner leur situation.

« Éviter que ne se reforment des bidonvilles. »
Pour calmer l’inquiétude légitime des riverains, des réponses, parfois difficiles à faire entendre dans le brouhaha général. La fermeture de commerces à Norrent-Fontes liée à l’arrivée d’exilés ? «  Nous faisons ce CAES pour éviter que ne se reforment des bidonvilles comme là-bas.  » Organisé, il sera encadré chaque heure de chaque jour par le même opérateur qu’à Croisilles et à Belval, l’association La Vie active. Les aides qui seraient accordées à la commune pour sa future salle polyvalente en échange de ce centre ? «  Je ne fais pas de chantage à la subvention, ce serait malhonnête.  »

Une convention signée pour six mois
L’école surtout, en RPI (regroupement pédagogique intercommunal) avec quatre autres villages et à deux pas de l’EHPAD, cristallise les angoisses. Comme pour Troisvaux, Marc Del Grande assure qu’«  il y aura une surveillance particulière sur et autour du CAES  » par la gendarmerie, via des patrouilles mobiles et en stationnement. «  Il n’y a pas de paranoïa collective à avoir. Les choses se passeront bien à Nédonchel comme elles se sont bien passées à Croisilles et à Belval.  »

À l’inverse des deux autres centres cependant, le conseil en délibération s’est opposé ce mardi à l’ouverture. Un avis purement consultatif, qui ne contrecarrera pas la signature d’une convention pour six mois, renouvelable. «  Le maire souhaite construire une salle polyvalente. Quand la procédure sera enclenchée  », les lieux seront libérés. Au grand maximum, dans tous les cas, dans deux ans.

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