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Nord : Poursuivis par des chasseurs, des sangliers sèment la panique en ville 15/12/2019

Publié le par 2012nouvelmorguemondial

Ils auront causé une sacrée frayeur aux Raismois qui les ont croisés, dimanche midi, en plein centre-ville ! Vers 13 h 15, trois sangliers, et au moins autant de marcassins, ont traversé un champ avant de s’engouffrer dans la rue Léopold-Dussart, non loin du terril Sabatier. « Ils ont tapé dans notre portail. Puis ils sont passés à travers celui de nos voisins », explique une riveraine.

Un jeune homme, qui en est resté sans voix, se précipite alors vers le domicile de ce couple de naturopathes pour les prévenir. « C’était une vraie horde !, confirme l’habitante. Ils ont arraché notre portillon. Puis ils couraient dans tous les sens dans le jardin. » Muni de pelles, le couple entreprend tout de même de sortir pour ouvrir le portail situé à l’arrière de la propriété « pour qu’ils puissent repartir plus facilement vers les bois ». Ce faisant, « le plus gros m’a attaquée, reprend la naturopathe. Il m’a plaquée contre le mur ». L’animal charge ensuite son conjoint. « Il l’a mis au sol puis il l’a traîné sur quelques mètres », reprend la dame. Son fils et un voisin sont finalement parvenus à le faire fuir « avec une pelle et le portillon arraché ».

Blessé à la cuisse
Blessé à la cuisse, le Raismois a été admis aux urgences de Valenciennes où il a été recousu. À l’arrivée de la police, il restait encore deux sangliers dans la propriété. « Ils tamponnaient dans leur voiture », décrit une riveraine. En vertu de la « légitime défense d’un tiers », l’un des policiers a fait feu à plusieurs reprises vers l’un des animaux qui s’est enfui. Une demi-heure plus tard, à deux rues de là, « un sanglier a tapé ma voiture. Tout le bas de caisse a été pris. Je ne l’avais pas vu. Puis il est reparti en courant. Il avait l’air apeuré. J’étais choquée, car la rue est bordée de maisons », témoigne une demandeuse d’emploi dont la voiture a été réduite à l’état d’épave.

Peu après, un sanglier a été tué, dans un autre jardin, par un chasseur appelé à la rescousse. « Pourtant, on a l’habitude de ces bêtes !, déplore la Raismoise qui s’est retrouvée plaquée contre un mur par le cochon sauvage. Jamais ils ne nous avaient attaqués ! » Et de s’interroger sur un lien éventuel avec une battue dans le secteur. « Il y aurait eu une battue », croit justement savoir une source proche de l’enquête qui a été ouverte suite au dépôt de trois plaintes, dont une pour blessure involontaire. Aurait-elle eu lieu dans la forêt domaniale de Raismes-Saint-Amand-Wallers ? Dans un terrain privé ? « Des vérifications sont encore en cours » sur ce point. En tout état de cause, des battues avaient été autorisées au Nord-Ouest de Raismes (dans les lots nº 6 et 7) ce dimanche.

«Les sangliers quittent de plus en plus souvent la forêt»
« Le sanglier est un animal difficile à chasser, réagit Joël Deswarte, le président de la Fédération des chasseurs du Nord. Lorsque ça chasse en forêt, il y a des animaux qui en sortent. Et la défense du sanglier, c’est soit de ne plus bouger ou de prendre la fuite. Et quand il prend la fuite, on ne l’arrête plus ! » Le patron des chasseurs ne serait « pas étonné » par les événements qui ont secoué Raismes dimanche. « Les villages s’urbanisent de plus en plus. Les sangliers quittent de plus en plus souvent les forêts », pointe Joël Deswarte. 120 dossiers de dégâts agricoles avaient été déposés l’an passé, contre 124 depuis début 2019. « On sera sans doute sur 150 000 à 180 000 € de dégâts à indemniser. Ça représente 10 % de notre budget. »

Cette problématique des sangliers qui s’aventurent en dehors des massifs forestiers se serait même accrue en 2019 car « depuis cette année, on constate qu’il y a un manque de nourriture dans les forêts. Les glands se font plus rares, alors que la population de sangliers est importante. Il faut essayer de trouver des solutions ». L’une d’elle consiste, à ses yeux, à faire « des prélèvements car la population des sangliers est montante. Il faut la stabiliser. Il faudrait qu’elle soit concentrée sur les massifs forestiers de plusieurs milliers de km² ». Autre souhait, « ce qu’on demande à l’administration, c’est un agrainage permanent et non plus périodique, comme cela se fait dans d’autres départements. » Autrement dit, donner du maïs toute l’année aux sangliers pour éviter qu’ils ne sortent des forêts.